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Ce document est une traduction non officielle du texte original en hébreu tiré du blog de l’auteur. Cette traduction a été réalisée de bonne foi, avec l’autorisation de l’auteur, par un traducteur non professionnel et peut contenir des erreurs.
Par Mouli Bentman
Traduction par ChatGPT sous la supervision d'Hila Bentman et Yaël Aberdam
Date de publication originale: 15/06/2025
Texte original en hébreu: https://moulibentman.wordpress.com/
Depuis le 7 octobre, Benyamin Netanyahou fait tout pour se dissocier de la catastrophe. Ce n’est pas un comportement accidentel, mais une stratégie délibérée. Dès le premier jour, il a tracé la ligne de fracture et s’est positionné du côté « propre ». L’échec ne s’est pas produit sous sa responsabilité, le massacre ne s’est pas déroulé sur son terrain, la responsabilité ne lui a pas été confiée. C’est la faute du soldat de garde. Une défaillance de l’armée. Un dysfonctionnement local. Une erreur tactique — et lui, que peut-il avoir à faire avec de tels détails ? Lui, il ne s’occupe que de la vision globale, du « vrai » enjeu. Ce n’est pas son histoire. Ce n’est pas sa responsabilité. Son histoire se déroule sur un tout autre terrain. Il est presque comme un dieu, supervisant les choses d’en haut, loin des hommes en sandales.
Et c’est exactement ce qu’il fait ces derniers mois. Au lieu d’assumer la responsabilité d’un effondrement politique, sécuritaire et moral survenu sous sa garde, il construit un autre récit. Grossièrement cousu, plein d’inexactitudes, mais prêt à être diffusé. Le public est désorienté, le système est brisé, et la mémoire collective est épuisée. Et dans ce vide, il insère un récit rédempteur, presque messianique, dans lequel il est le guide, le prophète, le seul qui avait vu venir ce qui allait arriver. Selon ce récit, le 7 octobre n’était qu’un incident en chemin, une fracture qui, grâce à la grandeur de Netanyahou, est devenue une passerelle. Dès que le terrible massacre a eu lieu, il savait déjà comment en sortir. Un à un, il efface les chapitres précédents et les réécrit : nous avons démantelé le Hamas, neutralisé le Hezbollah, repoussé la Syrie. À présent, nous attaquons la tête de la pieuvre. Pendant que vous vous occupez de broutilles, moi je suis mille pas devant.
Comme l'ont décrit Murray Edelman et Deborah Stone, les mondes politiques ne se construisent pas à partir de faits, mais à partir d’histoires. Edelman, dans son livre The Symbolic Uses of Politics, affirme que le public ne réagit pas à la réalité elle-même, mais à ses représentations dramatiques et symboliques. Le politicien, dans sa fonction réelle, ne résout pas les problèmes, mais construit des récits qui apaisent, effraient ou mobilisent. Stone, dans Policy Paradox, montre que les luttes politiques ne portent pas sur les solutions, mais sur la définition même du problème. Dès qu’un politicien réussit à cadrer un échec comme une « erreur technique » et à le transférer vers les professionnels, il se retire de la scène de la culpabilité. Ainsi, le déni du 7 octobre devient la base sur laquelle il construit un récit de rédemption — non pas une honte nationale, mais une étape sur le chemin. Netanyahou ne fait pas que refuser de prendre ses responsabilités, il opère un geste plus profond : il remplace le récit réel par un récit sur lequel il a le contrôle.
Depuis des années, Netanyahou aime se comparer à Churchill. Une comparaison sans fondement historique, sans racines morales, et loin de la vérité. Mais peut-être l’examinons-nous sous le mauvais angle. Netanyahou n’a pas appris de Churchill comment être un leader, comment se tenir debout dans l’adversité, ni comment dire une vérité douloureuse en temps de siège. Il n’a retenu qu’une seule chose : la capacité à construire une histoire. Non pas le courage, mais l’architecture du récit.
L’histoire que Netanyahou construit est dangereuse. Elle s’élève très haut et contient en elle un pari immense. Mais acculé de toutes parts, il a choisi de l’amplifier. Le succès ou l’échec de ce pari sera dramatique. Plus la guerre se prolongera, plus la vie restera paralysée, plus la destruction et la mort s’intensifieront autour de nous, plus les otages resteront absents, plus l’économie saignera — et plus il sera difficile de maintenir le récit. La réalité exigera des comptes. Et la grande histoire, destinée à masquer la plaie béante du 7 octobre, pourrait bien exploser. Car au bout du compte, il restera la question simple que le mythe aura du mal à étouffer : comment avons-nous pu en arriver là, après quinze années de ton règne?